- On va se laver tes cheveux ? (Kurt)

J'aimais vraiment les entrainements de football. J'en ressortais le plus souvent complètement vidé mais totalement fier de moi. En fait, je me vidais d'un poids énorme, d'un "Je-ne-sais-quoi" que je n'aurais pas vraiment su définir. Et ce "Je-ne-sais-quoi", même la chanson n'arrivait pas à m'en libérer. Non, c'était définitif, il n'y avait rien de mieux qu'une entrainemement de football et de la musculation pour se sentier bien. Ce jour-là, c'était série de sprint pour tout le monde, trente fois cent mètres avec seulement trente secondes de pause. Outch, là déjà, ça faisait bien mal. Bien bien mal. Et puis après, Coach Beiste nous avait tous prit un par un pour un petit entrainement technique. Pour moi, l'un des deux quaterback de l'équipe, c'était vraiment important, étant donné que pendant les matchs, c'était à moi d'organiser tout le jeu. Elle était plutôt cool dans le fond la Coach Beiste. Elle avait tous les avantages d'un homme et d'une femme mais sans les inconvénients. Hormis le fait qu'elle avait visiblement ses règles toutes ses semaines : fallait pas la faire chier, sinon c'était cinquante pompes et que ça saute. Mais sinon je l'aimais bien. Et puis vu qu'elle était nouvelle, comme moi, je ne me sentais pas désavantagé par rapport aux autres joueurs de l'équipe.

En fait, le meilleur moment avec le football, c'était la douche. Non mais sans rire. En général, je pouvais y rester des heures, même après que tous les autres mecs soient partis. C'est pile à ce moment-là que le "Je-ne-sais-quoi" s'évapore je crois. Quand on y est tous en même temps, ça rigole, ça chambre, et ça raconte surtout pas mal de conneries. Ca compare souvent la taille du matériel et des abdominaux aussi, mais on retrouve ça dans toutes les vestiaires je pense. En fait, si j'aime me retrouvé souvent seul sous la douche, c'est que j'ai l'affreuse manie de chanter sous la douche, quand l'eau ruissèle sur les épaules, coule le lond de mes cheveux et de mon dos. C'est une affreuse manie mais ça détend, un truc de fou. Donc si je pouvais éviter que quelqu'un m'entende dans ces cas-là, merci je préfèrais éviter. J'étais d'ailleurs en pleine réinterprétation de Sunday Bloody Sunday, des irlandais de U2, je me retournais ... Pour me retrouver face à Kurt Hummel.

Et là c'est vraiment le moment où tu sais plus où te mettre. Kurt Hummel est connu pour le lycée pour être encore plus gay que les gays. Alors le fait de me retrouver complètement nu face à lui, je vous jure que ça fait un drôle d'effet. Sur le moment, mon premier reflexe fut de mettre mes mains sur la partie intime de mon anatomie. J'avais aucun problème à me montrer nu devant les copains du football, mais devant un Kurt, devant un gay ... C'était tout de suite un peu plus gênant. J'esquissais quand même un sourire. Je savais pas pourquoi il était là, étant donné qu'il faisait pas de football, mais c'était pas vraiment une raison valable pour être désagréable. Il ne m'avait rien fait ... Il ne m'avait ENCORE rien fait. Hum hum.

- Kuuuurt ... Salut. Qu'est-ce que ... Qu'est-ce que tu fais ici ?

Je t'avais aucune foutue idée, mais je lui resortis le sourire gêné et me retournais pour prendre ma serviette posée au porte-manteau le plus proche. Je l'entourais rapidement autour de ma taille pour me couvrir et être déjà plus à l'aise. Je me raclais et me frottais les cheveux pour enlever le maximum d'eau.

- Et euh ... Qu'est-ce qui t'amène ?

J'avais pas du tout peur qu'il essaye de me violer sur place. Pas du tout. Hum hum.

Je me demandais vraiment ce que Kurt était venu faire dans les vestiaires, vestiaires qu'il ne fréquentait habituellement jamais. J'espèrais juste qu'il voulait pas me sauter dessus parce que dans une telle situation, j'avais juste aucune idée de la façon dont il fallait réagir. J'avais jamais été attiré par les garçons moi ! Et puis j'étais complètement hétérosexuel à fond hein. Non mais sérieusement, j'étais censé lui taper la bise et discuter avec lui dans les vestiaires, avec juste une serviette autour de la taille ? C'était vraiment très gênant comme situation, mais cela n'avait pas l'air de gêner Kurt, pas le moins du monde. Celui-ci semblait très à son aise, et semblait même s'amuser.

« Bon, je vais être direct Erans, rejoins le Glee Club. Tu as une voix exceptionnelle et tu nous seras grandement utile ! Deuxièmement, avoue. Tu te teins les cheveux. Non, non, ne nie pas ! Je saurais reconnaître des cheveux colorés entre mille ! »

Quoi ? Non mais j'hallucinais totalement. Déjà, il connaissait même pas mon nom de famille et il venait me matter dans les vestiaires. C'était pas cool ça ! Et puis en plus, comment il pouvait savoir que je me colorais les cheveux ? J'avais été chez le meilleur coiffeur de Chicago pour me faire cette couleur, c'était impossible que ça se voit. Il fallait vraiment être gay comme un phoque pour faire gaffe à des détails pareils quand même. Il pourrait rêver, j'allais jamais lui avouer qu'il avait raison. Surtout si c'était pour qu'il aille le crier à tout le lycée, s'en était fini de ma réputation de surfeur trop cool si jamais il allait balancer mon secret. J'avais déjà réussi à faire craquer deux-trois filles depuis mon arrivée ici rien qu'avec ce petit détail de rien du tout. Les surfeurs avaient trop la côte auprès des filles en ce moment, c'était le vrai bon plan. J'avais jamais mis un pied sur une planche mais ça, elle aurait jamais aucun moyen de le vérifier. Donc si je disais quelque chose à Kurt, je sonnais ma mort sociale dans ce lycée. Et puis il m'avait appelé Erans quoi merde ! Pour ce qui concernait le Glee Club j'en savais vraiment rien. Pourquoi pas après tout, certains autres garçons en faisaient partis eux aussi, et réussissaient à avoir une vie sociale. Et puis Quinn Fabray en faisait partie aussi. Mais bon, les slushys en pleine face, j'en mourrais pas d'envie non plus. Donc bon, je devais encore peaufiner cette idée. Mais bon, j'appréciais quand même son commentaire sur ma voix. Je savais qu'il était plutôt doué, donc ça me faisait assez plaisir. Je lui souris, malgré ma gêne toujours présente. Kurt sortit un parfum pour en parfumer les vestiaires. Non mais il faisait quoi là ? Ca allait sentir la fille partout, encore pire qu'après le passage des femmes de ménage. Et puis comme j'étais toujours le dernier à sortir des vestiaires j'avais peur qu'on pense que c'était moi le responsable quoi. Il était vraiment bizarre ce type.

« Autre chose, pense à mettre du déodorant parfois, cela ne sera que mieux pour mes narines et celles des autres. Je suis désolé de t’avoir gêné, mais je suis déçu que parce que je suis homo tu te comportes comme ça, enfin j’aurais du m’en douter, avec des refoulés… »

Non mais il se prenait pour qui ce type ? J'étais en plein rêve quoi ! Moi un réfoulé ? Grosse blague quoi, toutes les filles de Chicago avaient rêvé de moi à un moment précis de leurs vies, et ce cher Kurt ne pouvait surement pas en dire autant. Il commençait un peu à m'énerver à vrai dire avec ses manières et ses réflexions à deux balles. Il débarquait, me mattait à poil, et se permettait de me faire des remarques. Il débarquait d'où lui ? Il venait de quelle planète ? Fallait qu'il redescende de son petit nuage hein. Pour le coup, je souriais, mais plutôt d'un sourire énervé.

« Première chose Mec : Evans, je m'appelle Evans. Deuxième chose : Pour mes cheveux, tu dois faire erreur, c'est ma couleur naturelle et j'y ais jamais touché. Troisième chose, tu es dans un vestiaire de football, l'odeur de transpiration c'est normal. »

J'articulais bien le dernier mot, syllabe par syllabe. Il m'énervait avec ses grands airs, je trouvais ça complètement ridicule. Il avait à mon avis pas besoin de faire ça pour que des gens s'intéressent à lui, c'était complètement débile. Je me demandais si sa "gay-attitude" c'était aussi pour qu'on s'intéresse à sa petite personne.

« Si jamais l'odeur t'indispose tant que ça, tu peux sortir et attendre que je sois entièrement habillé pour qu'on termine cette conversation. Quatrième chose, je ne suis pas un réfoulé, y a même écrit "Piège à nana ici », continuais-je en montrant mon front. « Et cinquième et dernière chose, pour le Glee Club, j'hésite encore, mais merci quand même.»

Ca faisait beaucoup de points différents en effet, mais j'avais besoin de mettre cela au clair. Dès le début, il m'avait cherché, alors j'avais toujours ce besoin de réplique, ce besoin de justice. J'aimais avoir le dernier mot. Je décidais de continuer sur ma lancée.

« Si ça ne te dérange pas, je vais aller chercher mon sac pour m'habiller. Si tu veux continuer cette conversation dès maintenant, tu peux venir avec moi, ou autrement m'attendre à la sortie du vestiaire. Au choix. »

Je me dirigeais vers mon sac sans attendre sa réponse et sans savoir s'il me suivait ou non. Après tout, j'avais l'habitude d'être nu devant les autres garçons du football et Kurt avait beau être gay, il ne me faisait pas peur.

HJ : Je m'arrête là, je ne sais pas si tu me suis ou pas :)